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La Bulgarie,

   Un des points d'entrée dans l'espace Schengen

SOFIA - DÉCEMBRE 2015

En Bulgarie, pays le plus pauvre d’Europe, la question migratoire soulève d'importantes problématiques économiques et politiques.
En 2015, le PIB par habitant de la Bulgarie était de 6 115 euros, contre 32 796 pour la France et 38 610 pour l'Autriche (en 2014). Par ailleurs, sa population décline, 7,25 millions alors qu'en 1992 elle égalait 8,5 millions.

Durant cinq siècles, la Bulgarie a vécu sous domination ottomane, depuis, les Bulgares ont vécu dans un environnement multiculturel et pluriconfessionnel. Cependant la fondation de l’État bulgare moderne s’est faite sur une base en partie religieuse et antimusulmane.


La Bulgarie est aujourd’hui l’État membre de l’Union européenne qui compte, en proportion, le plus grand nombre de citoyens de confession musulmane (environ 15% de la population). La population musulmane cohabite de façon pacifique avec la majorité chrétienne, même si les préjugés sont nombreux et les mélanges interethniques restent rares.

Par ailleurs, la Bulgarie est l'un des tout premiers pays européens à avoir ériger un mur à l'une de ses frontières pour prévenir l'entrée des « migrants » sur son territoire.
D'autre part, l'agence d’État pour les réfugiés est dirigée par un officier réserviste.


Enfin, selon certains sondages diffusés, une large part des Bulgares considéreraient les « migrants » comme une « menace pour la sécurité intérieure ».

Brochure, rédigée en anglais, mise à disposition dans un centre de la Croix-Rouge bulgare, à Sofia.

Ce document présente les mesures d'aide au retour au pays proposées par l'Etat bulgare.

Le souvenir de la domination ottomane est encore vivace et continue à susciter un certain rejet de l'Islam. Ansi, les musulmans représentent 15% de la population bulgare,

cependant, cette carte vendue dans le métro de Sofia n'indique pas la  mosquée alors que tous les autres lieux de cultes sont mentionnés.

La situation de la Bulgarie est complexe. Ce pays a connu une transition extrêmement brutale entre une ère marquée par la forte influence de l'Union soviétique et aujourd'hui une économie de marché marquée par un capitalisme très agressif. Par ailleurs, intégrée à l'Union européenne, la Bulgarie se doit également de satisfaire à un certain nombre d'exigences si elle souhaite poursuivre un processus complet d'intégration.

Outre cet environnement, la Bulgarie est l'un des pays les plus pauvres d'Europe, le salaire minimum est de moins de 200 euros, et par ailleurs elle connaît un véritable déficit démographique.

Dans un tel contexte, la confrontation à l'Autre et l'ouverture à l'altérité n'est pas une évidence. Bien au contraire, des comportements de repli et d'hostilité apparaissent. 


Les croix gammées et les slogans racistes que l'on peut voir ci-dessous ont été photographiés dans un quartier du centre-ville compris entre les boulevards Maria Luisa à l'Ouest et Vasili Levski à l'Est. Leur nombre est très impressionnant, peu ont fait l'objet de recouvrement ou de tentative d'effacement. En revanche une part non négligeable a été recouverte par des slogans "anti-fa" de contestation. 

Dans une proportion moindre, nous avons aussi rencontré ce type de propos sur les murs de la ville de Bourgas, le long de la mer Noire.

Extraits d'un de nos carnets de notes
« 
»

COUNCIL OF REFUGEE WOMEN

Même si l'on constate ces comportements de repli sur soi et d'hostilité à l'égard de l'Autre, nous avons rencontré plusieurs ONG intervenant auprès des « migrants », par exemple le Council of refugee women dont Linda est la responsable. Originaire de Turquie, elle a été naturalisée bulgare il y a une dizaine d'années et nous explique que la demande d’asile est une route longue et difficile.


Son association propose des services sociaux et des conseils sur les questions qui accompagnent le processus d’intégration et d’adaptation des réfugiés et des demandeurs d’asile en Bulgarie.


De plus, chaque semaine, entre 150 et 200 personnes reçoivent à l’entrepôt de l’association, des vêtements et d’autres biens ménagers, de la nourriture, des produits d’hygiène.

Notre premier voyage s'achève, nous en entamerons un second en septembre 2017, abordant cette fois la notion de territoire

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