top of page

La Finlande, 

   Un contrôle strict

HALIKKO - 24 NOVEMBRE 2017 

Le centre d'Halikko ouvre en 2015 sur le site d'un ensemble hospitalier. Deux locaux sont été occupés successivement, le premier, un bâtiment à vocation militaire, en 2015 ; le second, un bâtiment proprement hospitalier, en janvier 2016, où des travaux avaient été effectués au préalable.

Il est situé à neuf km de Salo où certains résidents du centre sont scolarisés/étudient. Un arrêt de bus se trouve à proximité, d'autres sont situés plus loin, au niveau d'une station-service. Par ailleurs, lorsque c'est nécessaire, le personnel peut conduire les résidents au centre-ville grâce à un minibus. C'est le centre d'attente le plus proche du centre de transit de Turku qui figure parmi les points d'entrée en Finlande les plus importants, la collaboration entre ces deux structures est étroite, d'ailleurs, elles ont toutes deux le même directeur.

Les relations avec le voisinage semblent être sereines. Durant trois à quatre mois après l'ouverture du centre, les voisins ont manifesté quelques signes d'opposition, mais très rapidement, cela s'est calmé. En revanche, Fidan, le travailleur social qui nous reçoit, nous précise bien que sur les photo que nous allons prendre, il ne souhaite pas que l'on voit les maisons adjacentes au centre. Il nous dit ne pas vouloir recevoir de coups de fil émanant des voisins qui lui demanderaient les raisons pour lesquelles des photographes prennent des images de leur maison. Nous remarquons que recevoir ce type d'appel le met mal à l'aise, nous décidons donc ne pas faire apparaître ces bâtiments sur nos photographies. 

D'après les propos de notre interlocuteur, ce centre semble relativement ouvert sur l'extérieur, même si les nombreuses caméras de surveillance, une trentaine, montrent une réelle volonté de contrôle ; trois ou quatre fois par semaine,  des cours de langue de 2h sont organisés, les espaces verts autour du bâtiment permettent de mettre en place des activités football et deux fois par an, au  début et au milieu de l'été, des concerts sont donnés. Par ailleurs, une quinzaine de bénévoles intervient dans le centre.

 

L'équipe qui y travaille est composée de 11 personnes, dont six en lien direct avec les demandeurs d'asile, parmi elle, des travailleurs sociaux, des infirmières/ers et un directeur. Cette structure accueille 170 résidents, dont 25 familles, venant principalement de quatre pays : Chine, Irak, Angola, Syrie. La durée moyenne du séjour d'un résident est d'un an, parfois beaucoup moins, trois à quatre mois. D'après notre interlocuteur, pour favoriser l'autonomie des résidents, les demandeurs d'asile reçoivent l'indemnité maximale et ont à leur charge la cuisine et leurs vêtements, même si bien sûr, ils peuvent bénéficier des dons vestimentaires faits par la population (dont le stock se trouve à Turku). Il nous explique également que, à leur demande, les résidents d'un centre peuvent être transférés dans un autre, mais cela doit être motivé et ne peut qu'être ponctuel.

Si les résidents obtiennent une réponse positive à leur demande de protection internationale, le centre peut alors fournir une aide à la recherche de logement. Durant leurs recherches, en moyenne deux mois selon notre interlocuteur, les résidents ont le droit de rester dans le centre. La plupart du temps, les réfugiés essaient d'aller vivre à Turku, certains restent à Halikko et Salo mais en majorité, ils vont à Turku, ce qui leur permet de retrouver des personnes de leur communauté et ainsi rompre le sentiment de solitude et d'exil. 
Notre interlocuteur nous indique que le taux de réponses négatives dans ce centre est approximativement de 85%, ce qui est particulièrement élevé. Selon les informations communiquées par le MIGRI, le taux de réponses négatives était de 74,9% en 2015, 72,5% en 2016 et 59,8% en 2017. Là encore, les mêmes propos de la part de notre interlocuteur, difficile de dire quels sont les critères d'acceptation d'un dossier, des gens « intégrés », ou qui essaient de l'être, reçoivent des réponses négatives, alors que d'autres, sans faire aucun « effort » bénéficient de réponses positives.

Fidan nous explique les difficultés de ce métier, la proximité entretenue avec une population en situation difficile, douloureuse, côtoyée durant plusieurs mois, mais avec laquelle il faut garder une distance bien établie. Le personnel des centres de demandeurs d'asile fournit les services prévus par la loi mais n'intervient jamais dans l'instruction des dossiers, son rôle essentiel consiste ainsi à faciliter « l'attente » des demandeurs  dans sa dimension pratique, tout en restant en dehors du processus de décision. 

Les centres en Finlande

bottom of page