La Finlande,
Un contrôle strict
HELSINKI - 10 NOVEMBRE 2017




Situation similaire à Tampere, le centre d'Helsinki est une structure municipale. Nous sommes reçus par Minna, la directrice qui nous présente l'histoire du lieu et ses caractéristiques.
Nous comprenons que pour faire du bénévolat dans ce centre, il faut être « affilié » à une organisation, comme la Croix-Rouge, une église, etc. les initiatives individuelles, spontanées ne sont pas autorisées. La localisation du centre permet également la scolarisation des enfants qui y sont accueillis.
Cet établissement est différent de ceux que nous avons visités jusqu'à présent, c'est un centre de transit ; pour ce type de structure, il est relativement accueillant, austère, parfois rudimentaire, mais nous n'avons jamais été heurtés par les conditions d'accueil sauf peut-être par le nombre de résidents par chambre, six. Le planning des activités que nous avons consulté, la tentative d'aménager une salle de sport témoignent d'une volonté de « divertir » les demandeurs d'asile. La responsable est très différente du directeur du centre Fedasil que nous avons rencontré à Morlanwelz en Belgique [nous n'y avons pas réalisé de photographies ce qui explique son absence de ce recueil], très proche de l'esprit bureaucratique, à cheval sur les chiffres et les procédures alors qu'ici, nous avons eu l'impression de sentir une certaine bienveillance, la directrice semblait manifester beaucoup plus d'empathie, sans doute l'héritage de ses anciennes fonctions de « travailleur social ».
Au moment de notre passage dans ce pays, trois centres de transit sont présents en Finlande, le centre d'Helsinki est l'un d'entre-eux, les deux autres sont situés à Turku et Oulu. À ceux-là s'ajoute un quatrième qui n'a pas vocation à l'être, le sud de la frontière russe.
Ouvert en 2009, les locaux sont installés en plein centre-ville, au 24 de la rue Uudenmaankatu, dans le bâtiment d'un ancien hôtel resté vide quelques années après la fermeture de l'établissement. Ce centre est une structure de transit, il n'a pas vocation à héberger de population spécifique, il accueille tout le monde. D'une capacité de 200 places, au moment de notre visite 140 personnes y résident, dont 1/3 d'enfants. Ce centre rassemble 20 à 30 nationalités dont trois sont particulièrement représentées, russe (à cause de la proximité géographique de ce pays), irakienne et somalienne. La durée moyenne du séjour des pensionnaires est de 96 jours, environ trois mois. Toutefois, pour différentes raisons, certains résidents y restent durant la totalité de l'instruction de leur demande d'asile, cette structure remplit aussi, en partie, une fonction de « waiting center ».
La situation géographique de ce centre explique les interactions instaurées avec son environnement. Aussi, selon la directrice, plusieurs bénévoles interviennent au sein de la structure et contribuent ainsi à l'amélioration des conditions d'accueil.